La plaine alluviale de la Loire entre frontière et trait d'union...
Le Conseil d’Administration de l’Agence de l'Eau Loire Bretagne, a validé le 22 juin 2017, la Plaine Alluviale de la Loire d’Iguerande (71) au Bec d’Allier (58) comme territoire ouvert à l’étude et à la préparation d’un nouveau contrat territorial (CT).
2 Régions, 3 Départements, 11 Intercommunalités, 62 Communes.
Le territoire de projet et ses enjeux
Le projet de contrat territorial s’inscrit sur 50 550 ha de plaine alluviale répartis sur 62 communes, 3 départements (l’Allier, la Nièvre et la Saône et Loire) et 2 Régions (Bourgogne Franche-Comté et Auvergne Rhône-Alpes). Le linéaire d’étude s’étend sur plus de 170 km de Loire, depuis Iguerande (71) jusqu’au bec d’Allier sur la commune de Marzy (58).
La plaine alluviale de la Loire constitue un territoire particulièrement important pour la ressource en eau potable (environ 200 000 habitants alimentés), l’expansion des crues et la mosaïque des milieux naturels présents, fruit de la dynamique naturelle du fleuve. Or entre les années 1950 et 1980, la Loire a subi une surexploitation de ses alluvions, se traduisant par un enfoncement généralisé du lit du fleuve, jusqu’à 2.8 m en aval de Decize. Certains aménagements (rectification du lit, enrochements de berges et barrages) ont également participé à ce phénomène. L’incision du lit provoque aujourd’hui la déstabilisation des ouvrages d’arts, l’appauvrissement de la biodiversité, la diminution de la capacité d’autoépuration des eaux, l’assèchement de certains puits de captage, la déconnexion avec les zones d’expansion de crue…
Il s’agit aujourd’hui de restaurer la morphologie naturelle du fleuve, garante de sa capacité à fournir une eau potable en quantité et qualité suffisante ; à limiter le risque d’inondation et à préserver sa biodiversité, vecteur d’attractivité touristique.
Pour répondre à ces enjeux, toutes les forces vives du territoire doivent être mobilisées autour d’un projet commun.
La Loire, entre trait d'union et frontière...
Vers un outils partagé et cohérent à l'échelle de la plaine alluviale.
Pour les 11 intercommunalités concernées par le projet de préfiguration de contrat territorial, la Loire est perçue de manière sensiblement différente.
Pour les collectivités de la Nièvre ou du Sud de la Saône-et-Loire, la Loire est une entité géographique et naturelle majeure, parfois même revendiquée comme élément structurant ou "colonne vertébrale" du territoire. Pour les autres collectivités de l'Allier ou de la Saône-et-Loire, le fleuve est d'avantage perçu comme une frontière, à la marge de leur territoire.
Dans les deux cas, le soucis de la franchissabilité de la Loire est bien présent : franchissabilité des hommes (à pieds, en vélo, en voiture)... mais aussi franchissabilité des idées et des projets. Ainsi, construire de manière concertée et cohérente, un projet au bénéfice de tous les acteurs locaux, est bel et bien aujourd'hui le défi majeur de ce travail de préfiguration du futur Contrat Territorial.